jeudi 1 janvier 2009

EN VOGUE - ANDRE LEON TALLEY

Bien connu des lecteurs du Vogue américain, André Leon Talley est l’un des critiques les plus influents du monde de la mode. Né en 1949, il grandit dans une Amérique où la ségrégation fait encore rage. A l'école, son professeur de français lui donne le goût de la littérature, de l’esthétique et de l’art et dès son adolescence, il est rapidement attiré par la mode.
Lorsqu’on lui demande plus tard où il acquit son infaillible sens du style, il cite bien entendu le Vogue (lecteur assidu depuis son adolescence), mais aussi sa grand-mère qui l’emmenait à la messe le dimanche. Durant le service, il observait ces femmes qui s’étaient mises sur leur trente et un, et comprit ce qu’était l’élégance.

En dépit de son goût prononcé pour la mode, il entreprend des études de français. Une fois son diplôme obtenu, il s’installe à New York où il intègre le gotha des artistes avant-gardistes parmi lesquels figuraient Andy Warhol et Bianca Jagger. À cette époque, très peu d’Afro-américains étaient admis dans ce genre de milieu, encore moins dans le journalisme de mode. Malgré tout, il obtient son premier travail en tant que pigiste au "Women's Wear Daily", non sans susciter l’inquiétude de ses collègues non habitués à côtoyer un noir sur un pied d’égalité . Diana Vreeland, alors rédactrice en chef du Vogue US (de 1962 à 1971) mais aussi en charge des collections du Metropolitan Museum of Art se prend d’amitié pour A.L.T et l'engage comme assistant .

De fil en aiguille, A.L.T devient un personnage très prisé dans le milieu de la mode . Il travaille par la suite au magazine "Interview" puis au "New York Times", pour finalement intégrer l'équipe du Vogue en 1983 en tant rédacteur en chef des news mode .Cinq années plus tard, il est promu directeur artistique et acquiert, de par ce titre, un formidable pouvoir au sein du monde de la mode.

Conscient des inégalités raciales dans le milieu, il profite de ce poste pour mettre en valeur le travail des stylistes afro-américains , et n'hésite pas à exprimer de nombreuses critiques envers "l'industrie "de la mode .Il trouve incohérent qu’une griffe se vendant dans le monde entier n’inclue pas lors de ses défilés tous les types de nationalité. Ses critiques non dissimulées lui valent d'être rapidement écouté et respecté, de nombreuses marques engagent alors des mannequins d'origines diverses lors de leur campagne publicitaires.

En 1995, il quitte le Vogue américain car débauché par le mensuel W ( Fairchild Publications) ,il s’envole pour la France où il sera le directeur des bureaux parisiens du magazine. En 1998, il revient chez Vogue en tant que chroniqueur pour la rubrique "Stylefax", rebaptisée un « Life with André». En 2003,il écrit ses mémoire et le "Council of Fashion Designers of America" lui décerne le prix Eugenia Sheppard, récompensant son travail de journaliste de mode. A.L.T déclare, pince-sans-rire, que ce prix aurait dû lui être décerné depuis bien longtemps!!!




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire